Le Roseau cassé

« Il ne brisera point le roseau cassé Et il n’éteindra point le lumignon Qui fume. »
(Matthieu 12:20)

Un promeneur qui marche au bord des eaux ne se soucie guère des roseaux qu’il aurait pu écraser sous ses pieds. Pour lui, c’est une chose de peu d’importance. Un agronome célèbre, cependant, pourrait considérer le roseau cassé comme une plante de haute importance. Dans ce cas, il prendra soin de la plante jusqu’à ce qu’elle ait repris ses forces ; pour lui, le roseau est important et il s'en occupe.

Autrefois, dans les grandes salles de banquets illuminés par des lampes à l'huile, il arrivait qu’une des lampes faiblisse. Un domestique allait aussitôt pincer la mèche afin qu’elle ne fume pas. Par contre, si le cas se présentait dans une petite salle éclairée par une lampe unique, le maître de maison s’occupait aussitôt de la lampe pour éviter qu’elle ne s’éteigne. Il fallait y faire attention pour avoir de la lumière.

Le roseau cassé et le lumignon qui fume représentent la race humaine de nos jours, la race humaine des temps de Jésus, enfin la race humaine de tous les temps. Pour le chrétien, Christ est comme l’agronome qui prend soin d'un seul roseau écrasé, car il voit en lui une grande valeur. Jésus est le maître de maison qui ranime la flamme à demi morte, car il la considère d’une haute importance. Il voit dans la vie de chaque individu ce qu’il y a d’important. Il ne considère jamais un homme quelconque comme rejeté, sans valeur, ou trop écrasé pour y faire attention.

La population du monde a doublé dans le dernier siècle. Pour beaucoup, la vie d'un seul individu n’a guère d'importance. S’il meurt ou s’il est tué, il y en a d'autres pour prendre sa place. Certaines tribus païennes rejettent encore le nouveau-né infirme et dans notre monde « civilisé », nous voyons trop souvent cette même manière matérialiste de voir les choses ! Pour Christ, le Fils de Dieu, « la masse » de l'humanité n’existe pas. Il n’existe que des « vous » et des « moi » ! Des millions de personnes comme vous et moi, bien entendu, mais néanmoins pour le Sauveur, chaque personne dans ces millions est importante. Chacun a ses propres peines, ses propres problèmes et ses propres joies. Heureusement pour nous chaque cas est un cas part pour le Fils de Dieu, car il ne brise point le roseau cassé et il n'éteint point le lumignon qui fume.